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Kenya : chasse aux sorcières

Dix personnes dont cinq femmes ont été brûlées vives, soupçonnées de sorcellerie.

Dix personnes, dont cinq femmes, soupçonnées de sorcellerie, ont été brûlées vives samedi, dans deux incidents séparés, par une foule en colère dans l'ouest du Kenya. Elles étaient accusées d'avoir enlevé et torturé un enfant de 10 ans, Nyasoko Mokaya, au cours d'un rituel maléfique.

Les victimes, qui habitaient la région de Kisii, ont été forcées à sortir de chez elles et battues violemment avant d'être brûlées.

Le jeune Nyasoko Mokaya a déclaré que ceux qui l'avaient enlevé l'avaient transporté vers un lieu qu'il n'a pas su identifier et, après l'avoir frappé d'un coup de couteau à la poitrine, l'avaient forcé à exhumer la dépouille d'un mort enterré récemment. Il a pu s'échapper vendredi et, encore sous le choc, a été en mesure d'écrire sur un bout de papier les noms de certains de ses bourreaux.

La police a pu arrêter deux d'entre eux et deux autres ont été tués par des habitants en colère dans le village de Kisii. Peu avant la tombée de la nuit, samedi, Mokaya a été de nouveau kidnappé et les villageois se sont précipités chez les autres suspects que le garçonnet avait signalés.

Un millier de personnes ont alors traîné huit suspects hors de chez eux, les ont assommés et les ont brûlés vifs. Les dix victimes de ces incidents sont les dernières d'une véritable chasse aux sorcières qui a commencé mercredi dernier dans cette région.

Une vieille femme, accusée d'être une sorcière, avait péri jeudi sous les coups d'un groupe en colère et la police a sauvé in extremis le même jour cinq autres personnes prises pour cibles par la foule. Le lendemain, elle a dû intervenir pour dégager huit autres personnes prises à partie par les villageois.

15/06/1999

34 personnes tuées pour sorcellerie depuis le début de l'année dans l'ouest de la Tanzanie.

DAR ES-SALAAM, Tanzanie (AP) -- Au moins 34 personnes, pour la plupart des femmes âgées, ont été tuées dans l'ouest de la Tanzanie depuis le début de l'année, selon les autorités locales. Leur crime: avoir les yeux rougis par des années passées à cuisiner au dessus des foyers, ce qui faisait d'elles des sorcières, selon une croyance populaire en Tanzanie.

Selon Stephen Mashishanga, commissaire provincial de la région de Tabora, interrogé par le journal ``Nipashe'' dans son édition de vendredi, les autorités ont recensé entre janvier et octobre 34 crimes de ce type, soit 13 de plus que l'an dernier. En 1998, 21 personnes avaient été tuées dans cette région pour des faits liés à la sorcellerie.

Outre la peur de la sorcellerie, toujours vivace dans ce pays d'Afrique de l'est, il s'agit aussi dans de nombreux cas, à en croire les enquêteurs et les sociologues, d'un prétexte commode pour se débarrasser de ces femmes afin de s'emparer de leurs biens.

Au total, ce sont au moins 101 meurtres de ce type qui ont été recensés ces huit derniers mois dans tout le pays par la division d'enquête criminelle de Tanzanie.

Ces meurtres pourraient également être liés à un trafic transfrontalier de peau humaine avec la Zambie voisine, selon la police. Certaines personnes sont en effet persuadées que la peau humaine permet de protéger une maison contre les démons et les esprits.

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