
La Crémation

Le bûcher, dont les souverains légalisèrent la pratique, tant elle satisfait les instincts cruels de leurs prêtres et de leurs peuples. Attachés en croix et enduits de résine, ils éclairèrent à la manière des flambeaux, quelques unes des plus belles scénes de l'orgie romaine. L'histoire humaine est jalonnée de bûchers et d'incendies, l'homme est pareil au démon à la vue du feu. (Roland Villeneuve)
" On commence par planter un poteau de sept ou huit pieds de haut, autour duquel laissant la place d'un homme, on construit un bûcher en carré, composé alternativement de fagots, de bûches et de paille, on laisse un intervalle pour arriver au poteau ; le bûcher est élevé jusqu'à la hauteur de la tête du patient. Le criminel arrivé est deshabillé et on lui met une chemise souffrée ; on le fait entrer et monter sur les rangs de fagots et de bois au bas du poteau. On lui attache le col avec une corde, le milieu du corps avec une chaine de fer et les pieds avec une corde, ensuite on bouche l'endroit par lequel il est entré et on y met le feu...

Il y a un moyen pour qu'il ne sente pas la douleur du feu qui s'exécute ordinairement sans qu'il s'en aperçoive : les exécuteurs se servent pour construire le bûcher, de crocs de batelier dont le fer à deux pointes, l'une droite, l'autre crochue, puis ajustent un de ces crocs dans le bûcher en le fermant, de façon à ce que la pointe se trouve vis-à-vis du coeur. Dès que le feu est mis, on pousse fort le manche de ce croc et la pointe perce le coeur du patient qui meurt sur le champ.
Je franchis la montagne et m'abattis sur la forteresse de mon ennemi Hulaï... Je m'abattis sur la ville. Six cents guerriers je passai au fil de l'épée, trois mille prisonniers je livrai aux flammes... Hulaï, je le pris vivant, je l'écorchai, j'étendis sa peau sur la muraille... Assur-Nasirpal, roi assyrien.