Exorcisme: l'Église contre les gourous

Un séminaire s'ouvre pour la première fois en Italie

BRUXELLES Ce jeudi 17 février 2005, une centaine de prêtres ont suivi à l'université pontificale Regina Apostolorum de Rome le tout premier cours (180 €) jamais organisé par l'Église sur le satanisme et l'exorcisme. Dans le programme détaillé, on y é voque aussi le satanisme dans le monde des jeunes d'aujourd'hui: musique rock, jeux vidéo, jeux de rôle, Internet.

Le séminaire, qui s'achève par les témoignages de deux exorcistes reconnus, est destiné à préparer les prêtres à discerner les vrais cas de possession diabolique des cas de troubles psychiques, afin de les adresser aux exorcistes, a expliqué le père Paolo Scafaroni, recteur de l'Université. Mais il se veut aussi, on le sent, une réaction ferme face au dé veloppement du satanisme, qui fait des ravages en Italie et ailleurs, tout comme l'occultisme, la magie et les expériences mystiques

En Belgique, force est de constater que ces charlatans de tout poil, gourous, mages et sorciers africains, parviennent toujours à piéger des victimes, qui y perdent parfois des fortunes. Et qui, après coup, se tournent souvent vers les prêtres exorcistes reconnus.

En tout cas, l'exorcisme, se situe à mille lieues des scènes grand-guignolesques qui ont fait le succès du film de William Friedkin. «Il est prévu que dans chaque diocèse (8), soit dé signé un prêtre exorciste, nous dit l'abbé Eric De Beukelaere, porte-parole des évêques. En général, on choisit des prêtres âg és, qui ont une longue expérience des hommes et du terrain, une bonne formation théologique et qui travaillent en liaison avec un ou plusieurs psychologues ou psychiatres.»

Pas d'augmentation du nombre de prêtres désignés ces dernières années, alors qu'en France, par exemple, ils sont aujourd'hui 82: cinq fois plus qu'il y a 20 ans! «Mais l'attitude a changé. Aujourd'hui, on dira plus facilement que c'est un désordre psychologique, continue notre interlocuteur. D'ailleurs, un bon exorciste de l'Église va tout faire pour casser cette image rendue par le film à succès. Un jour, un prêtre exorciste à Liè ge m'a rapporté l'anecdote d'une personne venue le voir et qui, à la vue de la croix, a commencé à baver, vociférer des insanit és, hurler... Fallait-il brandir la croix? Il avait affaire à un scénario peut-être sincère, mais hystérique. Le prêtre est resté assis et quelques minutes plus tard, la personne s'est calmée et le dialogue a pu commencer.»


Samedi 19 février 2005






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