Le Diable, ses lieux, ses légendes dans la région

« Dans l’Aude, les paysans croient plutôt à l’esprit malin, aux fées et aux génies souterrains qu’à la Vierge et au Anges »

(Gaston Jourdanne : Contribution au Folklore de l’Aude, 1900).

Ces quelques lignes nous révèlent une région qui est restée imprégnée par la présence du diable, plusieurs endroits en portent encore la trace : au sud de Rennes-les-Bains, un rocher nommé « Pierre du Pain » est creusé de 5 cupules ressemblant à l’empreinte de 5 doigts, on le nomme donc « main du diable », il existe aussi un lieu-dit « Sein du diable », le diable y a aussi son fauteuil, le rocher qui affiche cette forme se trouve situé près de la source du cercle, de ce secteur, on peut accéder très rapidement, au rocher tremblant, si cher à Boudet ( Roulers).

Une légende affirme que c’est le diable en personne qui l’aurait installé à cet endroit, toute personne qui aurait alors un pacte à lui proposer doit remuer ce rocher tout en l’invoquant.

Un écrivain régional et célèbre, Labouisse-Rochefort raconta, en 1832, la légende du trésor de Blanchefort protégé par le diable :

L’écrivain nous narre ici une légende qui date de la fin du XVIIIè siècle, l’histoire se situe dans le château de Blanchefort, situé à quelques kilomètres de Rennes-les-Bains. Le diable possédait un trésor de 19 millions et demi, une bergère le surprit au moment où il comptait ses pièces d’or, le temps d’appeler les villageois, diable et trésor avaient disparus. Les paysans firent appel à un sorcier de Limoux afin d’entrer en rapport avec Satan, celui-ci accepta, à la condition d’être assisté par les campagnards, mais, le mage ne pût compter sur leur soutien et ils se sauvèrent effrayés du tapage fait par le démon, le sorcier resté seul dut se résoudre à abandonner l’expérience.

Depuis, le trésor du diable est toujours dissimulé dans les ruines du château de Blanchefort.

Une autre légende raconte qu’en 1645, un berger de Rennes-le-Château nommé Ignace Paris, mèna paître ses brebis, il constata que l’une d’entre-elles avait disparu, il décida donc de partir à sa recherche et grâce aux bêlements de l’animal, il la repèra au fond d’un trou, prudemment il descendit et aboutit dans un boyau qui mènait vers une grotte, l’animal s’y trouvait , mais alors qu’il discernait de nombreux squelettes, il remarqua que le sol était couvert de pièces d’or.

Paris, sans hésitation, en remplit ses poches, sa besace et son béret et alla immédiatement raconter son aventure au village, après de nombreuses questions, il refusa de dévoiler le lieu de sa trouvaille, dès lors, les habitants perplexes face à cette histoire et à une fortune aussi rapide, s’imaginèrent qu’il n’y avait qu’un moyen de se procurer aussi vite de l’argent, croyant alors qu’il avait fait négoce avec le diable, il le lapidèrent.

Le trésor de Paris serait lui resté enfoui au fond d’une anfractuosité. Une autre version de cette histoire affirme quant à elle, que Henry d’Hautpoul, avide de connaître l’endroit où était enfui le trésor, fit saisir le berger pour le soumettre à la question, mais celui-ci décéda de ses tortures sans dévoiler son secret, de rage Henry d’Hautpoul fit exécuter les bourreaux maladroits.

Restons à Rennes-le-Château près du diable de son église, de taille imposante, grandeur nature, il est peint, il se tient presque assis, drapé dans sa tunique verte, sa jambe droite tordue, les ongles crochus et noirs de ses mains accentuent le côté démoniaque de ce personnage, sa main gauche est posée sur son genou, tandis que du pouce et de l’index de sa main droite, il forme un cercle, deux cornes de bélier garnissent son front, son visage aux yeux exorbités a la bouche ouverte, son corps est garni de deux magnifiques ailes de chauve-souris.

La plupart croient reconnaître en lui Asmodée, mais le symbolisme laisse beaucoup de place à l’imagination, dans ce cas particulier, il est aisé de croire qu’il serait le prince des Démons, en effet, celui-ci fut réduit à l’esclavage par Salomon afin de l’aider à la construction du Temple de Jérusalem, il serait devenu par la suite gardien du trésor du Roi Salomon, l’on peut remarquer facilement à quel point dès lors la comparaison entre ce démon et Asmodée est aisée.

D’autres chercheurs aperçoivent dans cette statue des attributs maçonniques, d’autres y voient des allusions au Rite maçonnique Ecossais.


Le Diable de Rennes-le-Château n'est pas le seul que nous pouvons découvrir dans cette région. A une quarantaine de kilomètres de Rennes, la ville de Montréal de l'Aude, abrite au sein de la chapelle des Fonts Baptismaux de sa Collégiale Saint-Vincent, une représentation du Diable au rictus effrayant, celui-ci soutient la cuve baptismale.


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